La ville aujourd’hui surnommée « Cité de l’Indépendance », le lieu de proclamation de l’indépendance d’Haïti le 1er janvier 1804, était à l’origine un village indien appelé Gonaïbo fondée en 1422 par les Tainos. À quelques mois de l’année 2022 qui marquera les 600 ans de fondation de la ville, personne – absolument personne – ne sait comment la communauté va s’y prendre pour donner naissance à des jours meilleurs.
Aux Gonaïves et travers tout le pays, les élèves ont deux années scolaires à rattraper à cause des opérations pays lock, du coronavirus et des troubles sociopolitiques. On devrait probablement ajouter l’année 2021-2022, lancée tardivement, qui se balbutie déjà du fait de la pénurie géante de carburant, orchestrée par les gangs de la région métropolitaine de Port-au-Prince.
En faisant référence aux gangs, on doit souligner une reprise des affrontements au cours des années précédentes entre les groupes armés de Descahos et de Raboteau. Doit-on craindre une recrudesc ence des échauffourées dans la Cité de l’Indépendance? Espérons que le feu Jovenel Moïse a emporté dans son tombeau cette lutte armée par groupes interposés entre le pouvoir et l’opposition. Néanmoins, ces hostilités ont consécutivement empêché en 2020 et en 2021 l’ancien président Jovenel Moïse de se présenter à la Place d’Armes des Gonaïves pour commémorer la date du premier janvier, le patrimoine le plus précieux de notre société.
La ville des Gonaïves a connu en 2004 et en 2008, les pires inondations de son histoire. Encore aujourd’hui, les habitants de la quatrième ville du pays vivent avec la peur de revivre le même scénario dans une ville plausiblement plus vulnérable. En attendant les annonces officielles concernant les festivités, la plupart des rues sont plongées dans l’insalubrité et le black-out. Les défis sont nombreux et ils veulent nous manger tout crus, je vous laisse découvrir la production des écoliers. Bonne lecture!
